« casa tomada » (exposition)

exposition personnelle à la Maison Salvan (Labège, France), du jeudi 19 mai au 16 juillet 2016

Exposition du jeudi 19 mai au samedi 16 juillet 2016.

Texte de présentation repris du site de la Maison Salvan :

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casa tomada

Estefanía Peñafiel Loaiza mène un travail dans lequel l’image revêt une grande importance et qui place en tension le visible et l’invisible, le révélé et l’effacé. Pour la Maison Salvan, elle mobilise des œuvres qui, bien que vues ailleurs, sont pour certaines déployées de façons inédites. L’artiste revient sur des thématiques emblématiques de son travail : la trace, le déplacement, la migration ; celles-là même que convoquait, à l’échelle d’une maison, Julio Cortázar pour l’écriture de sa nouvelle Casa tomada.

L’œuvre de l’artiste, intitulée un air d’accueil, est amenée à structurer l’exposition au travers de 4 grands tirages marouflés sur les murs. Elle se compose de photographies prises en laissant l’obturateur de l’appareil ouvert le temps de défilement de séquences extraites de vidéos de surveillance qui filment le franchissement de frontières terrestres par des clandestins. Ces images créent une nouvelle lisère entre le dedans et le dehors de la Maison Salvan ; si les paysages montrés sont quasiment à l’échelle 1 et pourraient ouvrir une forme de perspective, le spectateur butte sur une réalité bien tangible qui est celle des conditions de traversée d’une limite. Avec le travail d’Estefanía Peñafiel Loaiza, il faut garder à l’esprit que l’image et les yeux forment un duo piégeur.

À l’intérieur de ce périmètre, que dessine un air d’accueil, l’artiste mobilise plusieurs œuvres renvoyant à des cartographies imaginaires (une certaine idée du paradis) ; au voyage d’Henri Michaux à l’épreuve de son corps malade, en Équateur, ainsi qu’à des horizons tout autant apparus qu’effacés (sans titre (paysage)) ; à des mains effleurant des pages imprimées en braille (la visibilité est un piège), etc. Chacune de ces œuvres – dont les titres soulignent leur dimension allégorique – est à découvrir nouvellement, selon l’écriture précise de cette mise en espace. Tandis que la nouvelle de Cortázar aborde un déplacement progressif dans l’occupation d’une maison et que la Maison Salvan n’a eu de cesse de voir des usages se succéder depuis 200 ans, les questions de l’ici et de l’ailleurs, du dedans et du dehors, du maintenant et de l’après sont prégnants dans cette exposition.

Elle coïncide avec le dixième anniversaire de la Maison Salvan – dont le temps fort a lieu le 11 juin 2016 – et ouvre une période de résidence, au sein de la structure, pour l’artiste.



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