Mnémosyne

Exposition de Khaled Abdulwahed, Estefania Peñafiel Loaiza et Sami Trabelsi

1er juillet au 24 septembre 2023 – FRAC SUD plateau expérimentations

Commissaire Muriel Enjalran. Dans le cadre du Grand Arles Express, en partenariat avec Les Rencontres d’Arles.

et ils vont dans l’espace qu’embrasse ton regard : signaux de fumée, 2016, vidéo HD, 37 min 10 s

L’exposition Mnémosyne explore, au travers de trois oeuvres de la collection du Frac, le rapport de la photographie au temps et le pouvoir d’évocation des images. Comment représenter les flux temporels et les circonvolutions de la mémoire ?

Les artistes Khaled Abdulwahed, Estefania Peñafiel Loaiza et Sami Trabelsi, par un traitement singulier de l’image en mouvement et des dispositifs de monstration choisis, nous livrent des portraits de personnes ou de lieux porteurs d’histoires contemporaines. Par leur mise en scène, un processus de déconstruction-reconstruction ou la dilatation du temps de la représentation, l’image se charge littéralement du vécu des personnes, de l’esprit des lieux et demeure la seule trace mémorielle capable de convoquer un état d’être disparu.

Estefania Peñafiel Loaiza fait revivre la mémoire du centre de rétention administrative de Vincennes et de la révolte des « retenus » en 2008 suite au décès d’un des leurs. Les mains de l’artiste manipulent au-dessus d’une table lumineuse les clichés d’évènements anciens comme l’exposition coloniale de 1931 et d’usages postérieurs du lieu auquel elle confère, une aura fantomatique par un montage savant superposant négatifs et positifs des images.

Khaled Abdulwahed choisit un champ de cactus, lieu familier du paysage syrien, dévasté par la guerre et dont il ne reste que la copie de la photo originale prise par lui en 1998. Par un travail de métamorphoses successives de l’image, il ressuscite le lieu disparu en l’opposant à des images de guerre et de destruction. L’éloignement dans le temps est redoublé par un éloignement spatial. On voit le film projeté sur le mur d’un appartement dans une arrière -cour de Berlin.

Sami Trabelsi incorpore les variations de la durée dans son art du portrait en décomposant des expressions du visage de ses modèles par des effets de ralenti. Grâce à une caméra vidéo rapide pouvant enregistrer plusieurs milliers d’images par seconde, il rend visibles des expressions en train de se former, puis de se défaire. Il capte les métamorphoses infimes d’un visage (rictus, battement de paupières). Articulant les propriétés de la photographie et de la vidéo, il compose des portraits en mouvement en étirant indéfiniment la durée de la représentation.

Plus d’informations : https://fracsud.org/Mnemosyne



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